Les auditions des témoins se poursuivent au  Tribunal criminel dans le procès des évènements du stade du 28 septembre 2009.

Ce mercredi, c’est l’ancien Ministre des Sports et de l’emploi jeune au moment des faits qui avait  en charge de la gestion du stade du 28 septembre qui est à la barre.

Fodéba Isto Kéira a axé son intervention sur trois axes : avant, pendant et après les évènements douloureux du stade en 2009.

Dans son témoignage, Isto affirme que le 26 septembre 2009, il a accompagné le capitaine Moussa Dadis Camara à Labé pour répondre à l’invitation des populations, dit-il.

Outre la grande mobilisation qui avait été réservée à l’hôte Moussa Dadis Camara, Isto a déclaré qu’il avait assisté à la station située à la sortie de la ville de Karamoko Alpha Mo Labé une scène surréaliste. Le mélange de l’essence et du gasoil dans le réservoir de la voiture du Président Dadis. L’opération de vidange du réservoir a pris plus de trois heures, selon le témoignage de l’ancien opérateur culturel.

Pour se défendre des actes qu’il a posés avant les évènements, Isto affirme que la Guinée était engagée dans des éliminatoires combinées de la coupe d’Afrique des nations et de la coupe du monde. Le stade qui était en mauvais état était alors en rénovation, soutient le témoin du jour. Toutes les activités étaient alors interdites au stade avant les évènements du 28 septembre 2009.

Parlant des évènements du stade du 28 septembre 2009, Isto affirme que contrairement aux déclarations des forces vives au moment des faits, il nie avoir reçu une lettre d’information des activistes de la société civile pour la tenue d’une manifestation. Ce qu’il n’avait pas déclaré au moment des faits, fait remarquer un avocat.

Isto rétorque en disant qu’il est rentré à Conakry le 27 et il est resté à la maison toute la journée du 28 septembre. Il reconnaît tout de même avoir suivi à la radio et dans les médias que des bérets rouges sont allés commettre des crimes au stade sans plus de précisions. Qui est fou ?

Tout de même que c’est à 18H que les membres du gouvernement furent convoqués par le Premier Ministre d’alors, Kabinet Komara au camp. Ce dernier a fait le débriefing de la situation qui s’est passée au stade. Avant de mettre des commissions de gestion de la crise en place. Mais «  je n’étais membre d’aucune commission de crise et je ne peux pas dire que c’est Paul ou Pierre qui a été au stade », se défend Isto.

Isto affirme qu’il avait demandé au directeur du stade de laisser tout en l’état, ne rien déranger, jusqu’à la fin des enquêtes. Avant d’ajoute que c’est après dix jours, il s’est rendu au stade avec une équipe multimédia. Il déclare avoir vu des traces de balles sur les murs, des sachets d’eau, des chaussures abandonnées, des ordures, excusez du peu.

C’est alors qu’il a demandé au PDG du Groupe GuiCOPRES, Kerfalla Camara, alias KPC de l’aider pour la rénovation du stade. Ce que ce dernier avait accepté avec plaisir, mais quelques jours après, la FIFA et la CAF ont écrit à la fédération guinéenne de Football que le match qui devait se jouer le 11 octobre au stade a été délocalisé au Ghana à cause des évènements qui se sont produits au stade.

Dans les débats, les parties au procès, notamment le parquet et les avocats de la défense ont fait remarquer au témoin qu’il y a des variations dans ses déclarations contenues dans le procès-verbal et ses déclarations à la barre du tribunal.

Qui a nettoyé le stade, le stade n’était pas nettoyer, quand je me suis rendu dix jours après. Mais le directeur du stade avait déclaré que le stade a été nettoyé le lendemain des massacres.

En outre,  le directeur du stade avait affirmé avoir adressé un courrier au Ministre Isto Kéira qui lui a instruit de prendre un cadreur pour une prise de vue. Ce qu’Isto a démenti : « je n’ai pas donner des instructions dans ce sens ».

Pourquoi attendre dix jours pour se rendre au stade en votre qualité de Ministre des Sports ?

Isto a répondu qu’il ne voulait pas s’approcher du lieu des crimes avant les enquêtes.

Les avocats lui feront remarquer que dix jours après, les enquêtes n’étaient pas effectués.

Au finish, Isto déclara que le directeur du stade était très avancé en âge, donc pas lucide.

Ce qui n’a pas convaincu Me Alpha Amadou DS Bah, avocat des parties civiles

Daouda Yansané