A l’université Al AEMAR de Guinée sis dans le quartier Yimbaya-Faban dans la commune de Matoto, le notaire Maître Ibrahima Sory Rama Diallo a présenté ce samedi 18 novembre 2023, son mémoire professionnel sur le thème : « étude et mise en place des contrats des produits finances islamiques ».

 

Devant le jury, parents, amis et d’autres invités pour la circonstance, Maître Rama Ibrahima Sory Rama a fait une brillante présentation sur la notion de finances islamiques, son importance et sa motivation à soutenir sur ce thème en Guinée.

Après des questions, remarques et suggestions, le jury a félicité le travail abattu par ce notaire avant de l’octroyer une moyenne de 16, 50 sur 20 avec la mention très bien.

Interrogé par le Reporter d’AFFICHES GUINEENNES, Maitre Diallo a déclaré que le choix de ce thème est guidé par le besoin présent de la population. Selon lui, bon nombre de la population guinéenne et musulmane souhaite migrer vers la finance islamique et ne savent pas comment mettre en place un contrat de la finance islamique. Ce constat, dit-il, est valable au niveau des institutions bancaires qui aspirent aussi à mettre en place les contrats de finances islamiques, mais ont du mal à y arriver. « Alors le notaire en tant que professionnel des contrats peut aider et accompagner ces banques et autres institutions financières et toute autre entrepreneur désirant faire référence aux finances islamiques dans la mise en place des contrats islamiques. C’est pourquoi, d’ailleurs, j’entends mettre en place un service au sein de mon cabinet. Avec ce cabinet, je serai obligé de recruter des gens qui ont le niveau en finances islamiques pour accompagner les différents acteurs », a-t-il promis.

Parlant de la différence entre contrats de finances islamiques et les contrats classiques, il a dit que : « il y a une différence entre les contrats de finances islamiques et les contrats conventionnels. Parce que les contrats de finances islamiques sont basés sur la loi islamique, la charia. Il y a un certain nombre de principes qui gouvernent la rédaction des contrats de finances islamiques dont entre autres : l’interdiction de l’intérêt (l’usure), il y a ce qu’on appelle le partage des profits et des pertes, interdiction de certaines activités interdites par l’islam comme par exemple la vente de la drogue, l’alcool, la prostitution », pour ne citer que cela.

Emu par la notation de son travail par le jury, le notaire dit avoir un sentiment de joie et d’allégresse. « Ça m’encourage à plus d’un titre, et j’ai un projet professionnel de poursuivre la formation pour bénéficier d’un doctorat en finances islamiques », a révélé Me Diallo.

Il a terminé ses propos en remerciant, l’Université Al AEMAR à travers le rectorat et l’ensemble des personnes de près ou de loin qui ont contribué pour la réussite de cette œuvre.

Le Président du jury et Recteur de l’Université Al AEMAR de Guinée, Dr Mohamed Abdoulaye Bah a exprimé toute sa satisfaction par rapport au mémoire présenté. Selon lui, c’est un professionnel qui a préparé. « Lorsqu’un notaire parle de contrat, comme je viens de le dire vraiment c’est un travail qui doit être bien fait, et c’est ce qu’on a constaté. On a lu du début à la fin, des paragraphes et des mots, c’est vraiment bien fait ».

Répondant à la question d’un journaliste sur ce qui a pesé lors de la notation, le Recteur a déclaré que c’est le travail et le mérité. « Nous n’avons pas d’autres considérations, c’est le travail qui pesé dans la notation. Nous nous sommes concertés entre membres du jury et chacun a donné son avis. Ce sont ces pourcentages réunis qui ont donné 16, 50 sur 20 comme points », avant finir par des félicitations et encouragements de son université envers l’étudiant Maitre Ibrahima Sory Rama Diallo. « Je félicite Maitre pour ce courage, parce que c’est un notaire déjà, il laisse le cabinet pour venir se former encore dans la finance islamique. Dans cette université, le secrétaire général adjoint des affaires religieuses a soutenu. Aujourd’hui c’est un notaire qui a soutenu en finances islamiques et des choses à encourager (…) ».

De son côté, le coordinateur de la finance islamique et audit, Mamadou Madani Bah dit être ravi de voir des professionnels bancaires et non bancaires venir à l’Université Al AEMAR pour se former, venir grandir le Master finances islamiques et audits en Guinée. « Je vous rappelle que c’est le premier Master en Guinée spécialisé en finance islamiques, d’ailleurs c’est la première Université. Nous souhaiterions que chaque année des étudiants comme eux viennent se former au sein de notre université »,a-t-il souhaité.

Ce n’est pas tout. Le coordinateur a lancé un message à l’égard d’autres personnes qui souhaitent suivre ces mêmes formations. « Je lance un appel à tous les guinéens surtout ceux qui ne sont pas musulmans de venir se former. La finance islamique elle n’a pas de religion. Elle est destinée à tout le monde. Si aujourd’hui on projette les analyses d’ici 2050, le monde musulman sera à 2,3 milliards, donc on sera le plus nombreux en termes de religion. Je lance un appel fort à tout un chacun à utiliser ces produits de la finance islamique pour un développement meilleur. Aujourd’hui on parle de bon de trésor. Au lieu de parler de bon de trésor, on aurait pu remplacer ces bons de trésors par les sukuk pour construire les routes, les ponts et autres. Si vous regardez les pays non musulmans utilisent la finance islamique, je parle de la Côte d’Ivoire, de l’Afrique du Sud, de la France, de l’Angleterre et autres, ils ont sukuk. Pourquoi, nous les guinéens étant donné que 95% musulmans, on n’utilise pas cet outil qui est disponible et facile à manipuler ».

Daouda Yansané pour Affichesguineennes

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