« La désignation des membres du conseil de district ou de quartier est faite au prorata des résultats obtenus dans les districts et quartiers par les listes de candidatures à l’élection communale ».

L’abrogation de cette disposition de l’article 99 de la Loi Organique N° L/2017/N°0039/AN portant sur le Code Électoral Révisé est intervenue le 10 août 2023 dans un décret du président de la Transition, colonel Mamadi Doumbouya.

Désormais, les conseils de quartier et de district de Guinée seront nommés par les gouverneurs des régions administratives. Cette nouvelle décision des autorités de la transition ne fait l’unanimité dans la classe politique.  C’est le cas chez le l’UFDG et le RPG arc-en-ciel. Ces deux partis politiques influents du pays dénoncent une violation de la loi et soupçonnent le CNRD de vouloir confisquer le pouvoir en Guinée.

« C’est une violation grave de nos lois de prendre un décret pour abroger une loi organique. Cette décision constitue un coup dur pour la démocratie et la décentralisation qui ont été obtenues grâce à de nombreuses luttes depuis les années 90. Cette évolution remet en question les avancées démocratiques et met en péril la décentralisation en Guinée. Comme vous l’avez rappelé, c’est en 2017 que la loi a été amendée au niveau de l’Assemblée nationale, le code électoral et le code des collectivités ont été révisés pour permettre à ce que les conseils des quartiers et les présidents districts puissent être élus sur la base des suffrages universels au prorata de ce que chaque liste de candidature, qu’elle soit une liste de parti politique ou une liste indépendante, aurait obtenue dans ledit quartier ou district. Je crois que cela vient également renforcer la position de ceux qui pensent que le CNRD est dans un agenda de confisquer le pouvoir, ils sont dans l’agenda de capitaliser toutes les institutions de notre pays », a déclaré Cellou Baldé, coordinateur des fédérations de l’intérieur de l’UFDG, Union des Forces Démocratiques de Guinée.

Dans les rangs de l’ancien parti au pouvoir le RPG arc-en-ciel, c’est son secrétaire général Saloum Cissé qui donne son point de vue. Ce dernier croit fermement que ce décret sera abrogé dès que les institutions seront mises en place d’une manière légale.

« Même au temps de Sékou Touré, les conseils de quartier et autres, étaient tous élus. Ce sont eux (CNRD et gouvernement de transition), qui savent pourquoi ils ont pris cette décision. Sinon tout dirigeant qui doit être à la tête d’une société ou d’une association, doit être élu. C’est ce qui est appréciable. Mais nommer les gens dans ce cadre, il y aura toujours des problèmes. On a dépassé le stade de nomination depuis 1959 », a déclaré Saloum Cissé.

À suivre !

TAOB