L’ancien Ministre de la santé Dr Édouard Niankoye Lamah et l’actuel Secrétaire général du même département Dr Mohamed Lamine Yansané ont livré leurs témoignages devant la chambre de jugement de la CRIEF où se tient le procès du Médecin Général Rémy Lamah, ancien ministre de la Santé et la société SOGUIMAP SARL.

A repriser que  dans cette affaire, l’ex-ministre de la Santé, Médecin Général Rémy Lamah, et la société SOGUIMAP SARL, représentée par la gérante Mme Rash Kolié, sont poursuivis devant la CRIEF pour des faits de corruption dans la passation, l’exécution et le contrôle des marchés publics.  Des accusations qui font suite à la résiliation du contrat de fourniture de kits sanitaires obstétricaux et néonatals, qui liait l’État guinéen à la société chinoise ZMC SA, et son attribution à la société SOGUIMAP.

Après la version des faits des parties, ce sont les témoins qui ont été entendus le jeudi 09 mars 2023.  Dr Édouard Niankoye Lamah qui, au moment des faits était ministre de la Santé avant la résiliation du contrat de ZMC SA,  n’est pas allé du dos de la cuillère : «  Le contrat qui lie la société ZMC à l’Etat guinéen à travers le ministère de la Santé que j’ai occupé par deux fois, je l’ai lu. Il était indiqué que ce contrat, qui a été signé en 2015, devait arriver à terme le 31 décembre 2018. Au terme de cette période, j’ai écrit au ministère de l’Économie et des finances pour lui signifier que ledit contrat est arrivé à terme, mais que nous avons des constats sur l’exécution du contrat qui nécessitent que tous les acteurs concernés par le contrat se retrouvent pour qu’ensemble, l’on puisse examiner le contrat pour savoir s’il faut continuer ou non.

Je n’avais pas notifié à la ZMC que son contrat est résilié, je n’ai écrit à personne et à aucune structure pour demander la résiliation dudit contrat. Je n’ai pas non plus adressé de courrier à qui que ce soit pour dire que le contrat allait être reconduit. Puisque pour l’un ou pour l’autre cas, il fallait d’abord se retrouver et en discuter. Mais, dans le même temps, il y avait une rupture de produits médicaux qu’il fallait régler. Ainsi, le gouvernement guinéen avait décidé que les fournisseurs des kits sanitaires soient mis désormais en rapport avec la pharmacie centrale de Guinée pour la livraison ».

« Le 31 décembre un contrat de fourniture de kits sanitaires supplémentaires avait été signé en faveur de la société SOGUIMAP SARL puisqu’il y avait une rupture. Mais cela ne veut pas dire que le contrat de la société ZMC avait résilié ou renouvelé. Mais quelques mois après la fin de la période de 3 ans d’exécution du contrat de ZMC, j’ai quitté le département de la santé au mois de novembre 2019, alors que rien n’avait été arrêté concernant le contrat de ZMC sur sa résiliation ou son renouvellement », a-t-il expliqué.

Interrogé, Dr Mohamed Lamine Yansané, Conseiller principal du ministre de la Santé au moment des faits et actuel Secrétaire général du ministère de la Santé et de l’hygiène publique dit ne pas savoir de grand-chose sur cette affaire. « J’ai assisté aux visites de terrain de tous les ministres qui sont passés au département en ma présence. Par endroits, on recevait des recommandations des bénéficiaires des kits sanitaires, qui relevaient quelques fois du retard dans la fourniture des produits médicaux et parfois même des produits incomplets ».

Après avoir entendu ces deux témoins, la Cour a renvoyé le dossier au 16 mars 2023 pour la suite de l’audition des témoins, parmi lesquels figurent l’ancien Premier ministre, Dr Ibrahima Kassory Fofana, et l’ancien ministre de l’Économie et des finances, Mamadi Camara.

À suivre !

TAOB