Justice

Les audiences criminelles se poursuivent dans les tribunaux du pays. Au tribunal de première instance de Mafanco, le procès ministère public contre un certain Balla Moise Touré, poursuivi pour association de malfaiteur, vol à main armée et détention illégale d’arme s’est tenu ce mardi 16 février 2021.

Selon le procès verbal d’interrogatoire lu par le juge, c’est juste une semaine après la libération de l’accusé à la maison centrale qu’un certain Thierno Lansanayah lui a confié une arme dans un sac. « Il a promis de m’appeler le lendemain pour faire ‘’affaire’’ avec ses amis.

J’ai plusieurs fois tenté le numéro de Thierno, mais en vain. Quelques jours plus tard, j’ai eu son jeune frère au téléphone. Ce dernier  m’a annoncé la mort de son frère (Thierno Lansanaya) par suite d’un accident sur la route de Mamou ».

Pour éviter le problème d’après le procès verbal, l’accusé est allé se confier à sa cousine du nom de Fifi. « Elle m’a dit d’aller faire la déclaration d’arme chez le gouverneur de la ville de Conakry. J’étais dans ces hésitations et une patrouille de la gendarmerie est venue m’arrêter sur dénonciation de ma cousine. C’est ainsi, j’ai été déféré à la maison centrale de Conakry »,precise le document.

Reconnaissant avoir  tenu l’arme, l’accusé a nié les faits de vol à main armée et d’association de malfaiteurs qu’on lui reprochait.

« Je reconnais avoir détenu l’arme de marque PMAK qui appartenait à mon ami Thierno Lansanaya. C’est ce dernier qui m’a confié cette arme. Je n’ai jamais fait une opération avec cette arme », s’est innocenté l’accusé à la barre.

Contrairement aux propos de l’accusé, le procureur dame Joséphine Loly Tinkiano  a dit que  Touré et son groupe ont bel et bien opéré avec cette arme.

Selon elle, c’est depuis 2014 que l’escadron Mobil numéro 18 de Cosa a été saisi d’une plainte par un certain adjudant Karifa Condé.« La victime a déclaré devant les agents qu’un groupe de jeunes lui ont braqué une arme avant lui retirer sa Moto, deux téléphones de marques Itel et une somme de soixante mille (60.000 GNF) francs guinéens. L’acte s’est passé à Matoto-Somparéya. La victime était en compagnie de sa copine du nom de Kadiza et qui serait la copine intime de la cousine de l’accusé dans cette affaire. Au moment de la commission de l’acte, celle-ci a bien reconnu l’accusé. C’est grâce au concours de la famille même  de l’accusé que l’enquête  a abouti à la saisie d’une arme de marque PMAK. Il a reconnu avoir détenu cette arme ».

D’après l’empereur des poursuites, ces faits sont constitutifs d’infraction et sont imputables à l’accusé. C’est pourquoi, elle a demandé au tribunal de déclarer l’accusé suffisamment coupable d’association de malfaiteurs, vol à main armée et détention illégale d’arme. Pour la répression, de le condamner à 20 ans de réclusion criminelle.

L’avocat de la défense a dans ses plaidoiries estimé que les faits de vol à main armé et association de malfaiteurs ne tiennent pas la route dans cette affaire. Selon lui, l’accusé à reconnu ses deux infractions sous l’effet de la torture. « Monsieur le président, si nous disons que la détention d’arme n’est pas effective dans cette affaire, nous aurions fait l’avocat du diable. Car, même devant cette barre l’accusé a déclaré qu’un de ses amis lui a confié une arme. Cela est une évidence. Mais, il a déclaré n’avoir jamais fait une opération avec cette arme. Aucun fait ne prouve que le prévenu appartient à un groupe de malfaiteurs ou qu’il a opéré avec une arme. C’est pourquoi, nous vous prions de rejeter ces deux infractions. Quant à l’infraction de détention d’arme, de lui faire application de la nouvelle loi du code pénal guinéen. Monsieur le juge, je vous prie d’être clément lors de votre délibération », a plaidé l’avocat.

Pour sa propre défense, l’accusé a aussi sollicité la clémence du tribunal. « La loi m’a pris et je vous demande pardon », s’est-il défendu.

C’est sur ces mots de l’accusé que le tribunal a renvoyé l’affaire au 23 février prochain pour rendre sa décision.

A noter que l’accusé est en détention provisoire à la maison centrale de Coronthie depuis le 13 mai 2021.

Daouda Yansané