Justice

Les auditions des opposants incriminés au lendemain de la présidentielle contestée du 18 octobre 2020 se poursuivent au tribunal pour enfants, délocalisé au tribunal militaire de Conakry.

Après avoir entendu 15 détenus politiques, dont l’ancien député de Labé, Mamadou Cellou Baldé, responsable des fédérations de l’UFDG de l’intérieur du pays, le pool de juges d’instruction de la juridiction en charge du dossier a auditionné  21 autres détenus politiques, dont Etienne Soropogui (président du mouvement politique Nos Valeurs Communes), Abdoulaye Bah (membre du bureau exécutif de l’UFDG).

A l’issue de cette  audience sécrète  tenue mardi 19 janvier 2021, Me Thierno Souleymane Baldé, membre du collectif d’avocats de la défense  espère la suite pourra être favorable à ses clients :  « … on ne sait pas quand est-ce que cette prochaine audition se tiendra puisqu’il faut d’abord qu’ils puissent auditionner tous ceux qui ont été arrêtés dans le cadre de cette affaire. Donc, c’est à l’issue de la première audition qu’ils vont commencer la seconde phase, qui consiste à les entendre sur le fond.  Dans les conditions normales, l’article 243 du Code de procédure pénal dit clairement que pour pouvoir inculper un individu, il faudrait d’abord qu’il y ait des éléments de preuves probants et concordants. C’est-à-dire des éléments de preuves suffisants pour démontrer que la personne a commis l’infraction avant de procéder à son inculpation. Sinon, celle-ci est nulle et de nul effet. Mais, lorsqu’on pose des questions par rapport à l’identité des personnes concernées et immédiatement on les inculpe, cela suscite des interrogations ».

« Je vous donne un seul exemple : il y a un des prévenus qui a été auditionné, alors qu’il a même des problèmes de vision, il ne voit pas. Il a été arrêté avec ses deux frères. Cette personne qui a une déficience visuelle a été arrêtée et inculpée de détention et de fabrication d’armes. Ça n’a pas de sens. Normalement, ce sont des personnes qui auraient dû être libérées immédiatement. Donc, j’estime que les droits de mes clients ne sont pas respectés, parce que si leurs droits étaient respectés, ils n’allaient même pas être ici. Ce sont des détenus politiques de monsieur Alpha Condé », a lancé Me Thierno Souleymane Baldé.

A en croire cet avocat, Ils seraient plus de 300 responsables et militants de l’opposition guinéenne, arrêtés suite aux manifestations postélectorales d’octobre 2020, qui sont concernés par ce dossier.

Après leurs interpellations a-t-il expliqué, ils avaient passé quelques jours dans les locaux de la direction de la police judiciaire, puis déférés au tribunal de première de Dixinn.

«  Ils ont tous été inculpés pour des faits de « fabrication, acquisition, stockage, détention, usage d’armes légères, de guerre, détention de munitions, menaces, association de malfaiteurs », avant d’être placés sous mandat de dépôt.

A suivre !