Poursuivies pour vol, faux en écritures de banque et recel, les deux de ses caissières (madame Sylla Fatoumata Faty Kaba et madame Camara Aminata Taliby) de NSIA banque-Guinée de Kagbélen ont été entendues au tribunal de première instance de Kaloum le lundi dernier 30 novembre 2020.

L’affaire qui remonte à l’année 2018 concerne trois opérations bancaires d’une valeur de plus de cinq milliards quatre cent millions de francs guinéens. Des montants qui auraient été payés par la banque sans jamais arriver aux destinataires.

Si les  chefs d’accusation sont fondés, les deux prévenues risquent d’une peine d’emprisonnement allant de 1 à 5 ans et le payement de plusieurs millions de francs guinéens d’amende, d’après la présidente du tribunal, madame Hadja Mariama Doumbouya.

A  la barre, toutes les deux dames ont réfuté en bloc les faits qui leur sont reprochés.

« Au niveau de la caisse, on ne nous permet pas de payer au-delà de 10 millions de francs guinéens sans l’avis du responsable de caisse et de la direction de la banque. Et, c’est le chef de caisse qui a la clé du caveau. Donc, s’il y a des transactions de ce genre, c’est le directeur de caisse qui est notre interlocuteur direct. Quand il vient avec le bordereau, on ne peut qu’exécuter les instructions. D’ailleurs, ce sont des pratiques régulières dans les banques. Il y a des clients VIP qui ne se présentent jamais devant la caisse pour être payés tels que le guide de la banque l’exige. Nos chefs viennent avec le bordereau signé et demandent de payer tout en disant parfois que le propriétaire est en route et qu’il vienne chercher. Mais, très souvent, on n’a pas le temps de voir ces clients parce qu’ils ne viennent pas vers nous », a expliqué Aminata Taliby.

Tout comme la première prévenue,  Sylla Fatoumata Faty Kaba s’est inscrite en faux  contre les accusations : « A la banque, les gros clients, on ne les voit pas à la caisse. On les appelle les VIP. Donc, s’il s’agit des gros montants à payer, on ne reçoit que le bordereau, surtout au niveau du siège. Donc, ce sont des pratiques régulières qui se font, mais avec l’autorisation des responsables de la banque ».

« Ce sont nos responsables qui nous donnent les autorisations de payer les clients au-delà du montant requis. Ils viennent avec les bordereaux signés et nous demandent d’exécuter. Et, ce sont des opérations presque quotidiennes chez nous », s’est elle défendue.

Face à la défense bien tissée des prévenues et la clarté de leurs propos devant le tribunal correctionnel, le ministère public a demandé un renvoi d’audience pour la comparution des responsables de la direction de la Banque NSIA. « Mon rôle est de poursuivre à charge et à décharge ; mais, il y a trop de faits troublants dans ce dossier. C’est pourquoi je demande au tribunal son renvoi pour la comparution des responsables de la direction de la Banque qui sont les donneurs d’ordre de paiement. Ces deux dames devant nous ne sont que des exécutantes », a indiqué le procureur Alpha Sény Camara.

Finalement, le tribunal a renvoyé cette affaire « pour la comparution du directeur d’audit et le responsable des opérations de NSIA Banque Guinée.

TAOB