Lancé en 2014 au sein du Marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA), le Projet commerce au service de la paix (TfP), achevé en 2019, a permis de réduire au maximum les risques de conflits et d’approfondir l’intégration des pays membres de l’organisation sous régionale est-africaine par le renforcement des échanges commerciaux transfrontaliers, selon un rapport rendu public le 11 novembre dernier par la Banque africaine de développement.

Le projet, financé à hauteur de 714 000 dollars américains par la Banque, a notamment mis en place de nombreux bureaux d’information commerciale (BIC) pour fournir une assistance régulière aux petits commerçants transfrontaliers. Ces derniers ont bénéficié de formation et de renforcement de capacités lors de la mise en œuvre du TfP.

Le rapport d’achèvement du projet précise qu’un BIC situé à Kasumbalesa, en République démocratique du Congo (RDC), à la frontière zambienne, a été délocalisé dans un emplacement plus approprié, à proximité d’autres services frontaliers, ce qui a permis d’améliorer l’assistance aux petits commerçants transfrontaliers. En outre, cinq bureaux ont été équipés de matériel informatique et de mobilier de bureau. Dix autres bureaux ont été alimentés en électricité par des systèmes solaires pour qu’ils soient pleinement fonctionnels.

À Mokambo, des deux côtés de la frontière entre la RDC et la Zambie, et à Ruhwa au Rwanda, des installations sanitaires adaptées ont été construites.

Dans le cadre du renforcement des capacités, 305 commerçants transfrontaliers ont été formés sur différents sujets, notamment l’esprit d’entreprise et la gestion des conflits. Quelque 56 agents frontaliers ont, eux, reçu une formation dans les domaines des procédures de passage aux frontières, des politiques régionales d’immigration et d’autres instruments liés au commerce (procédures de transit, mesures non tarifaires, obstacles non tarifaires, gestion coordonnée des frontières et mesures sanitaires et phytosanitaires). Une quinzaine de responsables de BIC ont été formés dans la collecte de données et les technologies de l’information et de la communication.

À la suite des activités de sensibilisation, souligne le rapport de la Banque africaine de développement, le BIC de Kasumbalesa, à titre d’exemple, a reçu 15 756 plaintes : 9 152 d’entre elles émanaient de femmes (58% du total). Parmi ces requêtes, 11 461 plaintes (dont 65 % émanant de commerçantes) ont été réglées en 2016. La même année, 28 689 personnes ont demandé des informations, au moins dans un BIC, dont 18 647 femmes.

Compte tenu du travail effectué par les BIC, les populations de la région ont confiance pour leurs déplacements transfrontaliers. Ainsi, le nombre de personnes traversant quotidiennement la frontière Rubavu/Goma (Petite Barrière) a doublé en sept ans, de 22 000 en 2010 à 45 000 en 2017, et a atteint 52 000 en janvier 2019. Le nombre de commerçants traversant la frontière de Mokambo séparant la RDC et la Zambie est aussi en hausse, de 74 675 au premier semestre 2016 à 119 411 au second semestre 2016, soit une augmentation de 44 736 personnes, dont 36 856 femmes.

La COMESA compte 21 pays membres : Burundi, Comores, Djibouti, Égypte, Eswatini, Éthiopie, Érythrée, Kenya, Libye, Madagascar, Malawi, Maurice, Ouganda, République démocratique du Congo, Rwanda, Seychelles, Somalie, Soudan, Tunisie, Zambie et Zimbabwe.

BAD