Les plaidoiries et réquisitions dans le procès ministère public contre colonel Mamadou Kaba, poursuivi pour outrage à magistrat, injures, menaces et coups et blessures ont eu lieu le mercredi 10 juin à la cour d’appel de Conakry.

Les faits se sont produits au barrage de Kénendé dans la préfecture de Dubreka où certains éléments des forces de défense et de sécurité se livraient à des exactions sur les populations civiles, suites à la déclaration de l’état d’urgence.  Le parquet de Dubréka avait alors dépêché le substitut du Procureur Abou Nantenin Konaté pour s’entretenir avec les agents chargés du maintien d’ordre. C’est ainsi qu’il a été pris à partie par le colonel Mamoudou Kaba, alors qu’il s’était présenté.

Le  parquet de Dubreka portera alors plainte contre le colonel Mamoudou Kaba  pour menaces, outrage à magistrat, coups et blessures volontaires, vol, violences, entre autres.

Dans les plaidoiries, les avocats de la partie civile ont soutenu qu’il ne s’agit pas d’un procès de la justice contre la gendarmerie, mais plutôt le procès du colonel  Mamoudou Kaba qui a pris la responsabilité sur lui de transgresser la loi en s’attaquant au substitut du Procureur dans l’exercice de ses fonctions.

Pour la partie civile donc, c’est l’assurance de l’impunité qui impose ce procès. Il aura trahi sa fonction et le peuple de Guinée qui le paye,  affirment les avocats. La partie civile a demandé le paiement des 45 millions de francs volés et réclamé 500 millions de francs de dommages et intérêts.

Dans sa réquisition, le Procureur général près la Cour d’appel de Conakry Mamadou Dian bora Diallo a requis 18 mois de prison ferme, l’interdiction d’exercer les fonctions d’OPJ (officier de police judiciaire) pendant 5 ans et a demandé également de lui retirer le certificat de satisfecit en lui décernant un certificat du déshonneur. Il nota ensuite que le comportement du colonel Mamoudou Kaba a ternie l’image de la gendarmerie nationale, qui a la charge également de la justice militaire.

La défense de son côté a balayé d’un revers de main toutes ces accusations. L’avocat a plutôt mis l’accent sur le contexte sanitaire et le souci du chef de l’Etat  à préserver la santé des populations d’où l’instauration des barrages de contrôle.

La défense a soutenu que : « la preuve n’a pas été rapportée que l’accusé a volé, administré des coups ou encore proférer des menaces ». Il a demandé à la Cour de larges circonstances atténuantes et de renvoyer l’accusé pour des faits non constitués.

Après avoir écouté toutes les parties, le Président de la Cour d’appel de Conakry a renvoyé le dossier au 25 juin pour  rendre sa décision.

Il faut noter que Colonel Mamoudou Kaba est  responsables des escadrons du km36.

Daouda Yansané