Justice

Les élections législatives prévues en Guinée continuent de produire ses effets. Le jeudi 20 février 2020, Mory Kaba coordinateur du parti UDIR (Union pour la Défense des Intérêts Républicains) et son épouse ont comparu pour des faits d’escroquerie portant sur une somme de 200 millions de francs guinéens.

Quelques minutes seulement du démarrage de l’audience, les avocats de la défense  ont soulevé une exception sur  « le défaut de qualité du représentant de la partie civile » dans cette affaire.

 Selon  Me Ahmadou Kourouma, l’un des avocats de la défense, le représentant du parti UDIR à cette audience, Ouigui Koïvogui, n’a aucune qualité de représenter ce parti politique à cette barre. « Quand le parti a été nouvellement créé, je crois en 2009, ils ont fait une assemblée générale qui a bien élu ce monsieur (Ouigui Koïvogui) comme représentant du parti. Mais, beaucoup d’assemblées se sont tenues après ça, et la dernière, en date de décembre 2019, a élu Mory Kaba comme étant le seul et unique représentant de ce parti… Quand nous avons fouillé également dans le dossier, nous nous sommes rendu compte que ce monsieur (Ouigui Koïvogui), devant un huissier, a déclaré ouvertement qu’il n’est pas au courant si le parti a intenté une action. Nous avons le procès-verbal de l’huissier fait en ce sens. Comment voulez-vous que ce monsieur (Ouigui Koïvogui) se dise encore représentant du parti UDIR ? Il n’a pas été élu par l’assemblée, il n’a aucun mandat du parti et nous avons compris que ce procès n’est rien d’autre qu’une forme pour exclure Mory Kaba de ce parti », a expliqué Me Ahmadou Kourouma.

Contrairement à la  défense, l’un des avocats de la partie civile a estimé que cette exception de la partie adverse  consiste seulement à éviter le débat au fond à cette audience.

« C’est une fuite en avant. On dit souvent que la meilleure façon de se défendre c’est d’attaquer, et c’est ce que la défense a fait. En soulevant les défauts de qualité de la partie civile, ils ne voudraient pas qu’on aille au fond… Nous nous avons toutes les armes en notre possession et qui sont déjà versées dans le dossier de la procédure. J’ai versé le procès-verbal de l’assemblée générale constitutive qui est l’élément de preuve de la qualité du secrétaire général. Donc, il n’y avait même pas lieu de renvoyer à mon avis.(…). », a déclaré Me David Béavogui.

Le juge  Mohamed Lamine Camara, a renvoyé l’affaire au 05 mars prochain, tout en demandant à la  civile de verser au dossier de la procédure, les statuts et règlements intérieurs du parti.

 Daouda Yansané