Comme indiqué dans l’un de nos articles, le journaliste de la radio  nostalgie, Habib Marouane Camara, a comparu au tribunal Correctionnel de Kaloum ce mercredi 17 juillet 2019.

Mais contre toute attente, la juridiction a renvoyé l’affaire au 24 juillet prochain sous la demande de la défense qui veut s’approprier mieux du dossier.

Après l’audience, la défense et la partie civile se sont fait entendre. Selon Me Salifou Béavogui, la juridiction devrait annuler la procédure en vertu de son incompétence territoriale : « cette procédure est conduite en violation manifeste des règles de procédure et en pénal, la forme commande le fond. Nous sommes en matière de citation directe qui suppose que la partie civile ait pris soin d’avoir l’identité complète du prévenu. Mais dans la citation qui a saisi le tribunal, il est dit que M.Marouane est domicilié à la radio nostalgie, alors que ce n’est pas son domicile.  Donc, le tribunal devrait avoir le courage d’annuler la procédure. Parce que dans cette affaire il ne faut pas voir le poids des parties, mais celui de la loi ».

« Nous avons également soulevé l’incompétence territoriale du tribunal puisque notre client réside à Lambanyi. Donc c’est le tribunal de Conakry 2 qui est compétent pour cette affaire. Nous avons été menacés dans la salle par des partisans de l’autre bord, mais nous avons appris de la hauteur pour éviter un autre  incident. Leur attitude est contre productive », a déploré l’avocat de la défense.

Ce n’est pas facile reconnait Me Béavogui, « de prendre le dossier d’un journaliste qui n’a que sa plume et son intelligence contre un directeur national des impôts, c’est courageux même suicidaire. Mais nous, nous irons dans l’honneur et la dignité partout ou besoin sera. Donc, nous lui défendrons (…) ».

C’est pourquoi renchéri son confrère Me Thierno Souleymane Baldé, «  depuis le matin, vous avez la salle remplie par le pouvoir d’argent. S’il a le serment d’hypocrate, nous avons notre propre serment de défendre les justiciables quelques soient les allégations qui pèsent sur eux ».

Du côté de la partie civile, Me Lamine Sidimé n’est pas allé du dos de la cuillère  pour défendre  le Directeur national des impôts Aboubacar Makhissa Camara: « Marouane n’est pas une presse ! Il n’a pas écrit sur sa page pour informer ! C’est pour désinformer».

« La loi de la presse n’est pas la loi du journaliste. Marouane est un journaliste mais la publication qu’il a faite est à titre privé et il a mis en cause l’honneur la dignité et la considération d’un homme qui a une réputation », a-t-il indiqué.

Puis ajoute-t-il, « les avocats de la défense disent que c’est la  presse qui est en cause alors que ce n’est pas un procès contre la presse. Sur la compétence territoriale qu’ils invoquent, en ce que je sache facebook n’est pas installé à Dixinn. Maintenant que Marouane a demandé un avocat supplémentaire et un renvoi et que la justice a répondu favorablement, nous attendons que l’honneur de notre client ».

Thierno Amadou Oury BALDE