Thierno Amadou Oury BALDE, journaliste

« Une nouvelle constitution ou non pour la République de Guinée »

Cette  thématique reste dominante sur les lèvres des citoyens préoccupés par la situation sociopolitique de leur pays où des fronts et mouvements apparaissent comme une vague de marrée.

Alors que les promoteurs d’un projet de 3ème mandat écartent désormais la révision de la constitution au profit de l’établissement d’une nouvelle, nombreux sont les acteurs politiques et activistes de la société civile qui fustigent le régime et appellent à une conscientisation des citoyens pour dit-on, préparer une insurrection populaire ou une désobéissance civile.

A s’en tenir sur le droit constitutionnel et les sciences politiques, l’on comprend aisément  que des ambitions politiques pèsent sur la balance. Pourtant, le droit doit circonscrire l’activité politique au risque de mettre en péril l’avenir d’une nation.

S’il est vrai  que le peuple est souverain, seul lui doit faire valoir ses droits sur la révision constitutionnelle ou l’établissement d’une nouvelle constitution.  Mais lorsque des effigies et banderoles sont installées sur le siège des institutions comme l’Assemblée Nationale, cela donne l’impression du soutien des députés.

A dire vrai, la devanture du palais du peuple, siège du parlement guinéen porte une banderole sur laquelle on peut : « je suis guinéen(…). Oui au referendum, oui pour une nouvelle constitution, on vous soutien à vie ».

Sur ce, il faut avoir l’audace de dénoncer des arrestations dans les rangs de ceux qui désapprouvent un projet de 3ème mandat en faveur d’Alpha Condé avec le brandissement des pancartes. Il en est ainsi du cas de Coyah où plusieurs personnes mises aux arrêts seraient actuellement en détention.

Si avec la constitution guinéenne du 07 Mai 2010 en son article 154, il ya des intangibilités constitutionnelles qu’il faut observer comme le respect de la durée et du nombre des mandats présidentiels, la forme républicaine de l’Etat, le pluralisme politique et syndical, se pencher à l’établissement d’un nouvel arsenal juridique (loi fondamentale) serait la principale alternative des partisans d’un éventuel troisième mandat.

Alors, reste à savoir comment le pouvoir constituant originaire pourra-t-il cautionner ce projet, pour garantir l’atteinte de ce desiderata politique du pouvoir en place ?

En établissant une nouvelle constitution, le barème de l’âge des candidats, la durée et le nombre des mandats présidentiels  pourraient bien entendu être revus.

En attendant de voir que va-t-il passer d’ici 2020, il faut dire que les polémiques continuent d’alimenter la chronique sur l’éventuel troisième mandat du chef de l’Etat qui, pour l’instant garde son mutisme sur le sujet.

Thierno Amadou Oury BALDE