Me PAUL YOMBA KOUROUMA

A travers une conférence de presse ce  mardi, 26 février 2019, les avocats des citoyens de Kipé 2 montent au créneau contre l’opération de déguerpissement à Kaporo Rails, dans la commune de Ratoma.

Ces derniers qualifient l’acte du gouvernement de « rébellion de la part de l’Etat ».

Maîtres Paul Yomba Kourouma et Abdoul Ghadirou Diallo ne vont pas du dos de la cuillère pour dénoncer l’action des autorités de la troisième république qui pourrait selon eux causer des dommages irréparables aux citoyens.

 « Ce à quoi nous assistons aujourd’hui est un acte de rébellion de la part de l’Etat lui-même. C’est aussi une atteinte au droit de propriété et une violation grave des différentes chartes aux quelles notre pays a adhéré et a souscrites » regrette Me Paul.

Concernant la zone de Kipé 2, il rappel que le dossier est déjà pendant au Tribunal de Première Instance de Dixinn : « Nous avons engagé des hostilités judiciaires avec l’Etat qui a été assigné, en reconnaissance de propriété, en cessation de trouble et en payement des dommages et intérêts. Depuis octobre, l’affaire est pendante devant le TPI de Dixinn, laquelle, après débat au fond, après observation du ministère public, a été mise en délibéré pour décision être rendue le 1er mars ».

Mais contre toute attente dit-il, nous avons été « surpris, mortifiés et indignés, de voir des agents de l’Etat, cocher les bâtiments occupés par les habitants, qui sont des bâtiments litigieux, alors qu’une ordonnance d’arrêt immédiat de toute œuvre de démolition a été rendue par la présidente du TPI de Dixinn ».

« Foulant aux pieds cette ordonnance, bravant l’autorité judiciaire, le ministère de la Ville et de l’Aménagement du territoire est passé outre pour procéder au marquage des bâtiments devant suivre, après la démolition de ceux en cours dans un autre secteur différent de Kipé 2. Il s’agit d’un acte qui, sous d’autres cieux, devait mettre en examen ou faire arrêter même l’autorité départementale. Kipé 2 ne saurait, en l’état, être dérangé parce que les 252 familles qui habitent attendent un délibéré de la justice», estime l’avocat.

De même, indique que la zone de Kipé 2 est une zone réservée aux déguerpis de la cité des médecins, les riverains de l’aéroport ainsi que ceux d’ENTAG d’autres lieux depuis la Première République : « Ces populations sont installées là de façon paisible, sans compter que l’Etat lui-même leur a doté de tous les moyens nécessaires : les titres de propriété pour faire prévaloir leur droit. Kipé 2 peut être considéré comme une zone de recasement de toutes les personnes déplacées pour cause d’utilité publique. L’Etat a donné des titres de propriété dont certains datent même de 1983. Les gens habitent la zone depuis plus de 30 ans pour certains».

Pour renchérir, son confrère Me Abdoul Ghadirou Diallo déclare que le décret de 1989 n’est pas une pièce à conviction qui concerne la zone de Kipé 2. « Donc, c’est une pièce qui devrait être écartée du dossier. Une demande de mise en demeure avait été notifiée aux occupants de Kipé 2, à la date du 11 septembre 2008. Dans cette lettre, le Ministère de la Ville, représenté par l’Agent Judiciaire de l’Etat, a indiqué les lots concernés par le centre directionnel de Koloma. Il s’agit des parcelles des lots 14, 15, 16, 19 et 37. Ces lots se trouvent derrière la RTG Koloma. Ils sont différents des lots N°4 du lot 34 ; N°13 bis du lot 36, N° 3, 4, 5 et 6 du lot 41 occupé par les demandeurs de Kipé 2 ».

Thierno Amadou Oury BALDE