A travers une déclaration publiée ce lundi 7 janvier 2019, des femmes activistes des droits de l’Homme disent avoir « appris avec consternation la condamnation de Dame Moussa Yéro Bah par le tribunal de première instance de Dixinn, le 03 janvier dernier pour diffamation par voie de presse».

Alors que « la Guinée peine à se doter d’une loi portant protection des défenseurs des droits humains, qu’en Guinée  les violences sexuelles sont de l’ordre de 49, 7 % et que le pays a enregistré en 2018 plus de 100 cas de viols, selon une étude du ministère de l’action sociale, les femmes activistes des droits de l’Homme se disent profondément troublées par la condamnation d’une des leurs « pour avoir sauvé une vie ».

Moussa Yéro Bah a été reconnue par la justice coupable de diffamation pour avoir, avec d’autres organisations, aidé à obtenir une mise en liberté provisoire en faveur d’une jeune fille en situation difficile qui disait avoir été abusée sexuellement par son oncle et père adoptif.

Pour les femmes, « c’est un coup dur pour les activistes des droits de l’Homme en Guinée ».  Mais, martèlent les activistes, « cette condamnation ne nous ébranle point cependant ». « Nous continuerons ce noble combat auprès des victimes de violences de tout genre.  Condamnées ou pas, nous mènerons cette lutte, sans jamais fléchir », poursuivent-elles.

A travers leur déclaration lue par Kadiatou Diallo en présence d’autres membres dont la présidente de l’APAC, Asmaou Diallo, les femmes activistes des droits de l’Homme en Guinée alertent l’opinion nationale et internationale sur « ce qui est en train de ressembler à une persécution d’une activiste dans l’exercice de son double métier de femme défenseure et journaliste ».

« Légalistes », les femmes activistes des droits de l’Homme se disent néanmoins confiant au principe du double degré de juridiction en République de Guinée avec espoir que le droit sera dit dans cette affaire. Pour elles, « Moussa Yéro Bah reste et demeure journaliste et une activiste chevronnée ».

 MC