Assemblée Nationale

L’adoption du nouveau code civil autorisant la pratique de la polygamie en ses articles 281 et 282, provoque de vives réactions des femmes activistes des droits de l’homme.

Selon elles, il ya doit y avoir  la révision des dispositions contraires au principe de légalité prôné par la Constitution.

C’est du moins l’avis de Djeinabou Diallo, activiste en protection des droits des femmes : « Les articles 281 et 282 du code civil vont à l’encontre de la constitution guinéenne dans son article 8 qui dit que tous les Hommes naissent égaux en droit et en devoir sans distinction de sexe ni  de religion. Aujourd’hui ces articles-là tels qu’ils sont rédigés dans le code, nous estimons qu’ils ne sont pas en conformité avec l’article 8 de la Constitution. Ces articles disent que c’est l’homme qui prend l’option d’être polygame ou monogame. Et dans le cas où l’homme ne décide pas, le mariage est réputé être polygamique ».

 « Où est le choix et le droit de la femme que la Constitution lui donne au même titre que l’homme ? Pourquoi la femme n’a pas le droit de choisir ? Pourquoi cet article-là ne dit pas que le couple a l’obligation de choisir et s’entendre avant d’aller devant l’officier d’état civil ? Pourquoi cet article ne dit pas qu’à l’absence de choix c’est la monogamie qui est réputée être prise en compte ? On suppose que ces articles bafouent carrément le droit de la femme », a dénoncé Djénabou Diallo.

De leur côté, le parlementaires ne sont pas allé du dos de la cuillère pour développer des arguments et précisions.

« Il ne faut pas seulement résumer le code civil au seul cas de la polygamie ou de la monogamie. En tant que groupe parlementaire, nous avons dit en toute responsabilité que c’était prématuré de voter ce code à son état actuel. Nous n’avons pas voté ce code et on n’a pas voulu rejeter le code, nous avons dit maintenons le statuquo jusqu’à ce qu’on se retrouve. Dans notre schéma, nous allions donner la possibilité à la commission de faire un sondage pour savoir réellement qu’est-ce que les femmes pensent de cette affaire de polygamie. Le groupe parlementaire Libéral Démocrate ne s’est pas associé, les femmes députés de l’Assemblée Nationale se sont abstenues, la responsabilité de ce code et ses conséquences reviennent au groupe parlementaire du RPG arc-en-ciel et au groupe parlementaire de l’UFR », a expliqué Dr Fodé Oussou Fofana, Président du groupe parlementaire des Libéraux Démocrates.

A en croire ce deputé de l’UFDG, « C’est normal que les femmes soient choquées parce qu’elles connaissent un peu les conséquences de la polygamie. La polygamie peut avoir des avantages mais elle a aussi des conséquences énormes sur la vie du couple et sur l’avenir des enfants ».

En attendant soit la promulgation ou le renvoi du nouveau code civil, il faut dire sujet fait rase dans le paysage médiatique et sur les réseaux sociaux.

Thierno Amadou Oury BALDE