Le correspondant de RFI (Radio France Internationale) en Guinée est suspendu pour trois mois par la HAC (Haute Autorité de la Communication). La décision diversement appréciée a été prise par l’institution au terme d’une plénière tenue le mercredi 14 novembre.

L’organe de régulation de l’espace médiatique guinéen reproche à Mouctar Bah d’avoir manqué de professionnalisme dans une correspondance qu’il a récemment signée. En plus de cette faute professionnelle, la HAC  juge le journaliste d’être ethnocentriste

Dans cette correspondance, pour rappel,  les proches de deux jeunes hommes tués à Wanidara affirment que deux bérets rouges arrivés sur une moto ont ouvert le feu sur leurs enfants pendant que ces derniers étaient assis devant leur porte avec leurs amis.

Tout en niant les faits, l’armée reproche au correspondant de RFI le fait qu’il ne lui a pas donnée l’occasion de réagir à cette accusation avant la diffusion de la correspondance. D’où sa plainte devant la HAC après une communiqué radiodiffusé dès le lendemain.

Dans sa plaidoirie, Mouctar Bah affirme cependant que ses multiples tentatives de joindre l’armée pour sa réaction au drame qui s’est produit à une heure tardive ont été vaines. Il dit n’avoir jamais eu l’intention de nuire à personne, à fortiori l’armée.

La direction de RFI déplore l’annulation de l’accréditation de son correspondant. Pour elle, « Mouctar Bah n’a fait que son travail, rapportant des témoignages collectés dans la nuit du 7 novembre 2018 sur les circonstances de la mort de deux jeunes gens ».

A retenir que cette sanction tombe à un moment où le correspondant de RFI vient d’être désigné représentant de Reporter Sans Frontière  en Guinée.

 HC