Boubacar Biro Barry

Cette deuxième semaine de la grève déclenchée par l’inter-centrale contre la hausse du prix du carburant à la pompe, connait la perturbation de toutes les activités économiques  du pays et la paralysie de la circulation.

Pour éviter la destruction des biens et les troubles à l’ordre publics, l’Unité d’actions syndicales s’inscrit dans une dynamique de sensibilisation citoyenne.

Rencontré au rond point T5 dans le quartier Wanindara où des jeunes sont quasiment mobilisés devant un dispositif sécuritaire, le porte-parole de l’unité d’actions syndicales a appelé les citoyens à faire preuve de civisme.

« L’objectif de ma visite est de s’enquérir de la situation sur le terrain. Parce que c’est nous qui avons commandé le mouvement. Donc, nous sommes dans l’obligation de passer voir et les services de sécurité et les citoyens sur le terrain, pour les prodiguer des conseils utiles. Parce qu’il s’agit d’une action citoyenne qui requiert un certain nombre de discipline », a déclaré Boubacar Biro Barry, secrétaire général adjoint de la COSATREG.

Selon lui, le constat est satisfaisant sur le terrain : « Pour le moment ça va. Partout où nous sommes passés le langage est le même avec le même constat. Je suis pour le moment satisfait de la façon dont les choses se déroulent ».

« Nous avons prévu une marche demain. Donc, il faut remotiver les troupes et donner des conseils. Parce qu’une manifestation ou grève obéit à un temps. Au tant les services de sécurité ont l’obligation de défendre les citoyens et leurs biens, nous aussi on a l’obligation ces citoyens. On ne peut pas vouloir défendre une cause citoyenne et tomber sur les citoyens », a ajouté vice-président du conseil régional des organisations de la société civile de Conakry.

A en croire notre interlocuteur, il n’existe aucune divergence entre les structures syndicales concernant la demande de la baisse du prix des produits pétroliers. Même si l’unité d’actions syndicales (COSATREG, ONSLG et CGFOG) a des antécédents avec l’inter-centrale CNTG-USTG, cette fois, les querelles d’antan semblent être écartées pour la circonstance. C’est ce qu’il faut retenir de ces propos de Boubacar Biro Diallo : « L’unité  d’action syndicale est tout à fait d’avis avec l’inter-centrale et la synergie d’actions de la société civile (débout citoyens et forces sociales) ». 

« Nous, nous pensons s’il n’ya aucune raison à ôter la vie à un être humain, il n’ya également aucune raison d’augmenter le prix du carburant. Nous savons tous les arguments techniques sur le plan économique. C’est pourquoi nous insistons pour dire tant que le prix ne revient pas à 8.000 GNF nous allons continuer la grève », a indiqué le porte-parole de l’unité d’actions syndicales et vice-président du conseil régional des organisations de la société civile de Conakry.

Si les syndicalistes de l’inter-centrale CNT-USTG sont souvent accusés d’être en complicité avec le gouvernement,  il affirme que rien n’empêche son organisation à aller jusqu’au bout : « Ils n’ont qu’à l’être. Nous leur avons dit, nous nous battons pour une cause, pour des valeurs et des principes et pour obtenir un résultat. S’ils veulent, ils n’ont qu’à abandonner dès demain mardi ».

Au micro de reporter, le porte-porale de l’unité d’actions syndicales n’est pas allé du dos de la cuillère contre le nouveau gouvernement. Il a fustigé les récentes promesses du premier ministre Dr Ibrahima Kassory Fofana lors de son passage à l’assemblée nationale.

« Si toutes les promesses sont comme ça, nous commençons à avoir peur. Parce que cette première décision (hausse du prix du carburant, ndlr) elle nous effraye. Parce qu’elle ne milite nullement en faveur du peuple », a-t-il dénoncé.

Pour conclure, il laisse entendre les recommandations de l’unité d’actions syndicales en ces termes : « Nous demandons au gouvernement d’entendre le cri de cœur du peuple. Le président nous a dit qu’il va nommer un gouvernement proche du peuple, mais tel n’est pas le cas. Alors nous allons leur rapprocher de nous, pour que ce soit un gouvernement du peuple. C’est ça la démocratie ».

Thierno Amadou Oury BALDE